189ème journée: 13 Août 2024
Casablanca-Pékin à vélo sur les traces d'Ibn Battouta.
108 km parcourus dans la région autonome de Mongolie intérieure, Chine.
Hier, il a été compliqué de trouver une chambre dans un petit hôtel. C’était la première fois que les policiers avaient du mal à donner l’autorisation pour que je puisse dormir. J’ai attendu longtemps à l’hôtel, puis je suis parti avec le gérant voir la police. Le policier m’a dit que cet hôtel n’avait pas l’autorisation d’héberger des étrangers. Je lui ai expliqué que cela faisait un mois que j’étais en Chine et que je n’avais eu aucun problème avec les hôtels jusque-là. Je lui ai dit qu’au Maroc, on n’avait jamais laissé un Chinois dormir dehors, et si c’était ce qu’il voulait pour moi. Après, il m’a dit d’attendre et qu’il allait trouver une solution. Au bout de 10 minutes, il a donné l’autorisation au gérant de l’hôtel pour que je puisse y dormir. J’ai perdu un peu de temps, mais c’est comme ça. Cependant, j’ai bien dormi et pris un petit déjeuner dans ma chambre avant de repartir ce matin.
Il n’a pas fait chaud,
aujourd’hui, mais le désert n’a pas changé : toujours du sable, de longues étendues, de petites dunes. J’ai vu beaucoup d’ânes, qu’on ne fait pas travailler car les paysans ont des triporteurs. Que font-ils dans ce désert ? ainsi que des chèvres blanches. Il y avait un peu de vent, mais il était favorable aujourd’hui, beaucoup mieux qu’hier. J’ai moins souffert. C’est le désert, il vaut mieux que rien ne vous arrive ici.
Au 50 eme km , une dame en voiture s’est arrêtée pour me donner un litre de thé, m’encourager puis nous avons fait une photo.
À la fin de l’étape, j’ai trouvé une station avec un restaurant dans un grand bâtiment tout en longueur, avec deux étages. J’ai demandé au monsieur qui travaille au restaurant une soupe aux pâtes. Je lui ai aussi demandé si je pouvais installer ma tente quelque part ou s’il avait un endroit pour dormir. Il m’a dit d’attendre, puis il a téléphoné au patron, un jeune homme d’une trentaine d’années, propriétaire du bâtiment. Il m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour moi. Je lui ai expliqué mon voyage : "Je viens de faire 100 km, je cherche un endroit pour mettre ma tente ou une pièce pour dormir. Je peux payer s’il le faut." Il m’a dit : "Viens avec moi." Nous avons fait le tour du bâtiment, puis nous sommes montés au premier étage. Là, il y avait plusieurs portes. Il a ouvert une grande pièce avec un grand lit pour deux personnes et deux grandes couvertures. La pièce était propre, avec de la lumière, des prises et une fenêtre. Je lui ai dit : "Parfait, merci beaucoup." J’ai insisté pour savoir si je lui devais quelque chose. Il m’a répondu : "Non, si ça peut rendre service, c’est l’essentiel." Tout cela grâce au traducteur. Je l’ai remercié, et il m’a montré où je pouvais prendre une douche. Mais quand j’ai pris ma douche, il n’y avait pas d’eau chaude, mais ce n’est pas grave. Je me suis forcé à prendre une douche froide. Vous voyez, je le répète, il y a des gens gentils partout dans le monde.
Heureusement que je suis à l’abri, car il y a encore une tempête de vent comme hier. Le désert de Mongolie ressemble beaucoup au désert du Maroc. Depuis que je suis rentré en Chine, 90 % du temps, je ne vois que du désert. J’ai envie de voir des arbres, des forêts. Patience, encore 1200 km... Tic tac, Pékin n’est plus très loin, la destination finale.
Je veux remercier la "dame de fer", mon vélo, qui tient le coup jusque-là, surtout quand je vois des camions en panne. Encore un petit effort, tous les deux, et nous serons à Pékin. Demain, je suis censé rencontrer des journalistes qui vont me suivre. Je dois prendre un jour de repos pour que "la machine" récupère. Demain, pas de réveil, c’est mon corps qui décidera de l’heure. Je vous souhaite le meilleur et restez en mouvement.